Not the hero that we want, but the scumbag that we need-Nate

- Allez ! frappe ! Allez ! qu'est ce que t'attends ! eh ben gamin ?!

Nathan était figé. Regardant son grand père avec incompréhension, le silence régnait, entrecoupé des sommation absurdes du vieil homme. Pourquoi Nathan s'abaisserait-il à frapper le seul homme de la maison ? son modèle ! du haut de ses six ans, il avait beau retourner la question dans tous les sens, essuyant le reste de chocolat qui dessinait des moustaches sur sa frimousse,  non, aucune réponse plausible à ce grand mystère ne lui venait. En réalité, Jack, s'occupait tant bien que mal de son petit fils, depuis le départ de son père. Nathan avait quatre ans quand il avait décidé d'abandonner femme et enfant, préférant se réinventer une nouvelle vie. Nathan et sa mère n'avaient pas eu d'autre choix que d'aller vivre chez les grands-parents, le temps que cette histoire se tasse... Ca faisait deux ans, maintenant. Et dans cet univers hautement féminin, Jack n'avait qu'une crainte: à être couvé ainsi, son petit Nate allait finir homosexuel. Inconcevable pour lui; il devait prendre les choses en main: il lui apprendrait la boxe. C'est ainsi, qu'il se retrouvait régulièrement, à toute heure du jour et de la nuit, à demander à son gamin de le frapper. Mais Nathan ne l'entendait pas de cette oreille: c'était peine perdue.

Les années passèrent, et Nathan était finalement restés chez Jack et Carmela. Leurs visages ridés témoignaient d'une vie bien remplie et leurs mains qui se déployaient étaient des araignées qui faisaient peur aux petits, mais rassuraient leurs aînés. Et Nathan en faisait partie. Âgé de 16 ans, il aimait toujours autant passer du temps avec eux, les aidant du mieux qu'il pouvait. Sa mère venant de mourir, il n'avait plus qu'eux, et il était déterminé à ne pas les abandonner. Malgré tout, Nathan était tout de même un ado comme les autres. Aussi, il n'était pas rare de le retrouver en compagnie de ses amis, petits caïds des bacs à sable, à planifier quelque stupide virée nocturne, afin de dérober quelques objets de valeur, histoire de pouvoir les revendre, plus tard, ailleurs. Et le pire dans tout ça, c'est que ça marchait. Ils devenaient de plus en plus pros. Jusqu'au jour où, visant trop gros, ils ont presque tous fini en taule. Tous, sauf Nathan, alors âgé de 20 ans. Ses grands parents venaient de partir, c'était fini. Carmela s'était battue contre un cancer bien plus forte qu'elle, et celui que Nathan considérait encore aujourd'hui comme un modèle, s'était laissé mourir: à quoi bon rimait la vie sans sa femme ?
Nate n'ayant plus rien à perdre, il avait donc tout naturellement accepté le "coup du siècle": un casse à la banque d'Angleterre.  Ses empreintes n'ayant été retrouvées nulle part, les flics n'avaient de piste qu'une bande vidéo. Tout ce qu'on pouvait voir était un homme brun, mais Nathan avait pris les précautions nécessaires. Masqué, impossible de remonter jusqu'à lui. Le butin planqué, ses anciens compagnons derrière les barreaux, Nathan savait, qu'on ne tarderait pas à remonter jusqu'à lui: les autres allaient le balancer c'était certain. Il ne pouvait pas rester en Angleterre, une page se tournait.

Un peu perdu et ne sachant quel sens donner à sa vie, Nathan se mit à voyager, se retrouvant un peu par hasard à Seattle, d'où son père était originaire. Il s'y installa comme professeur de musique. D'abord, ce statut lui convint tout à fait, retrouvant un calme auquel il pensait aspirer. Mais au bout de quelques années, il s'ennuya, tournant en rond. Nathan ressentait un vide, et désireux de se rendre utile, chercha par tous les moyen à changer de vie. C'est donc ainsi, qu'il fit ses classes, et, ayant la double nationalité, put partir faire la guerre en Irak. C'était tout bénef', pour lui: il se rendait utile, apportant un coup de main à la nation, et ferait tous les jours le plein d'adrénaline. Il pourrait bien en mourir, ça ne lui ferait ni chaud ni froid. Il voulait de l'action, et il en aurait. Il avait 26 ans, lorsqu'il est parti pour l'Irak. Sur le terrain, il ne se plaignait pas, l'horreur, les charniers, les cris et la mitraille étaient devenus pour lui et ses compères monnaie courante. En réalité, il était plutôt heureux. Pas que tuer le fasse marrer, il avait passé l'âge de jouer à Call of. Cependant, il se sentait accompli, convaincu qu'il était enfin à sa place. Malheureusement, toutes les bonnes choses ayant une fin, il se fit rapatrier à Seattle, des suites de blessures qui ne lui permettraient plus de combattre.

Nathan avait 30 ans, et déprimait comme un malade. Alors c'était tout ? tout ça pour ça ? il allait revenir à sa vie de civil, ennuyante à crever, et retourner à l'oubli ? Bon dieu. Autant se tirer une balle dans la tête immédiatement. D'ailleurs, l'idée lui était passé plus d'une fois dans la caboche. Mais au dernier moment, il se dégonflait, jugeant entre deux verres de whisky et une gueule de bois quasi constante que ça irait mieux demain. Ou le surlendemain. Ou peut être jamais.

Comme un lion en cage, Nathan luttait. Il refusait de se laisser abattre. Merde ! la mort n'avait pas voulu de lui une première fois, c'était pas pour rester là, à attendre qu'arrive le train en gare. Il devait vivre. Et après une énième rasade de whisky, il décidait à recommencer ce qu'il savait faire le mieux: Ses cours de musique, et, l'air de rien, ses arnaques de plus en plus sophistiquées. Il prendrait les opportunités qui se présenteraient à lui, fin de l'histoire. Et ça marchait plutôt pas mal, pour lui, allant jusqu'à devenir le producteur de celui qui, plus tard, deviendrait une putain de star mondiale. Parfois, il arrivait à Nathan de se demander comment ce type pouvait avoir autant de succès, mais il ne perdait jamais de vue qu'il était son gagne pain. Son poulain lui rapportait gros, la vie avait repris son court, il pouvait enfin prétendre à une existence normale, ou presque, hanté par les images de la guerre qui l'habitaient encore jusqu'au plus profond de lui.

Jusqu'au jour où son meilleur ami, l'appela. Lui qui était censé être resté en Irak, proposait à Nathan de le rejoindre à Albuquerque, pour une "grosse affaire". Ce que Nate ne savait pas encore ? c'était que ce type était en réalité le fils du président des sons. Celui-ci voulait qu'il rejoigne le club, le sachant digne de confiance, et reconnaissant pas mal de leurs valeurs en lui. Bien évidemment, Nathan ne mit pas longtemps à accepter.

Dans un premier temps, Nathan fut prospect, aux petits soins pour les membres et leurs demandes plus tordues les unes que les autres. Ah, il en avait récuré, des chiottes, rapportés, des sandwichs à 4h du mat'. L'apogée de sa carrière de petit prospect fut sans doute ce fameux soir, où le président du club l'appela, dans une position assez discutable avec l'une de ces demoiselles qui font du boom-boom tarifé. Il était en charge de venir le chercher, celui-ci ayant trop picolé. Ce genre d'intermèdes ont rythmé sa vie durant deux ans, jusqu'au jour où son meilleur ami, fils du pres', proposa aux autres d'intégrer Nate comme membre à part entière du club. Vote unanime: Nathan faisait enfin partie des leurs.

Quelques temps plus tard, Nathan n'aillant plus rien à leur prouver, son club lui donna pour mission de surveiller le chapitre de Phoenix. Le club empiétant un peu trop sur les plates bandes des Sons, ces derniers se devaient de connaître les intentions du club de Phoenix, et pour se faire, Nathan allait devoir s'infiltrer quelques temps parmi les membres...
Reprenant tout de zéro, il s'installa à Phoenix, officiellement prof de musique, officieusement arnaqueur. Au bout de quelques mois en ville, il parvint à s'attirer les bonnes grâces du président. Devenant ami avec lui, le cycle se répéta: prospect au près des membres pendant près d'un an, il devint membre, tout en s'assurant des intentions du club... Seulement dans un moment d'inattention, il fut pris en flag', fouillant dans le bureau de Carter.
Nathan ayant signé son arrêt de mort, il tenta de prendre la fuite. Mais les membres du club le rattrapèrent, tentant de le tuer... Le laissant pour mort dans la chaleur du désert de Sonora. Dans un moment de conscience, Nathan sentit qu'on s'approchait de lui. Il ne voulait pas lâcher, pensant à  sa fille qu'il avait laissé à la garde de sa meilleure amie: Hope n'avait que 6 ans, et n'allait pas vivre sans père, il s'en faisait la promesse. Hésitant à ouvrir les yeux, de peur que ce soit Jax venu pour terminer le travail, Nathan lança un rapide coup d'oeil, pour voir ce qu'il en était. Une silhouette féminine s'approchait de lui. Elle avait l'air terrorisée. Rassemblant ses forces dont il sentait qu'elles l'abandonnait, il hasarda dans un souffle:

- Aidez-moi...

Avant de perdre à nouveau connaissance. La jeune femme l'emmena avec elle, afin de l'aider à se rétablir, espérant qu'il tiendrait le coup jusqu'à chez elle...

Pendant ce temps là, Nathan rejouait le film: la guerre, ses frères d'arme tombés, le club. leurs rivaux. Sa fille,dont la mère, jugeant la vie de Nate trop dangereuse, lui interdisait de le voir, jusqu'au jour où il vint la récupérer. Et puis... plus rien.

A son réveil, la jeune femme lui expliqua son intention de déménager. Il lui conseilla de partir pour Albuquerque, où ses Frères pourraient la protéger. Quant à lui, il ne tarderait pas non plus à revenir parmi les siens, emmenant sa fille sous son aile...

Il réintégrerait l'armée des vivants.